Ce week-end j’ai voulu prendre du temps pour vous parler de ma plus grosse frayer jamais ressenti, de l’exprimer et partager avec vous. 

Puisque nous sommes là ensemble, on s’est dit que nous devons pouvoir parler de tout, le parler du cancer du sein, de son évolution, et de la manière dont cette maladie impacte nos vies en tant que femmes, mamans, et individus à part entière. 

Nous sommes conscientes que la possibilité d'une récidive est toujours présente pour certaines d'entre nous, tandis que d'autres parviennent à mettre cette crainte de côté, à faire abstraction de cette maladie qui a pu frapper à un moment donné de nos vies.

Personnellement, le cancer fait désormais partie intégrante de ma vie. Chaque jour, je vis avec les traces de cette bataille que j'ai menée, une bataille dont je suis en rémission, en guérison. Malgré tout, ces cicatrices, physiques et émotionnelles, sont toujours présentes. Je ne peux m'en détacher, mais ce n'est pas grave. Mon engagement dans mon travail et tout ce que nous faisons pour sauver des vies de femmes reste ma passion quotidienne. 

Il y a quelques mois, quelque chose d'inquiétant a commencé à se manifester dans ma vie. Une douleur lancinante du côté gauche, là où la tumeur avait été retirée lors de ma mastectomie. Une douleur que je ne pouvais pas ignorer, qui me rappelait constamment la présence de mon ennemi cancer qui serait revenu mais sous une forme différente.

J'ai ressenti une boule d'angoisse grandissante, et j'ai commencé à me persuader que la récidive était imminente. Cette période d'inquiétude intense a coïncidé avec une douleur de plus en plus forte. Je sentais chaque pulsation, chaque picotement, comme un baromètre de mon stress, de mes préoccupations, dans cette zone abîmée. Ayant subi des traitements intensifs, incluant la chimiothérapie, la radiation, et l'ablation des ganglions lymphatiques, cette zone de mon corps était devenue particulièrement sensible.

La crainte de la récidive était palpable. J'ai commencé à anticiper le pire, à remodeler mentalement ma vie et à réfléchir à la façon dont j'allais annoncer la nouvelle à ma famille. C'était comme si j'étais sur le point de revivre une version différente, mais tout aussi difficile, de mon premier combat contre le cancer. Fort heureusement, j'ai eu la chance d'avoir un oncologue exceptionnel, que je remercie chaque jour pour m'avoir sauvé la vie. Il a immédiatement programmé un PET Scan, cette technologie médicale avancée permettant de détecter les changements cellulaires à un niveau très précis. Est-ce c’est mon ennemi qui est revenu? 

Le jour du PET Scan, j'étais accompagnée par 3 amies, que vous connaissez d'ailleurs, si vous avez regardé ma galerie de photos. Laéti, Fred et Aurélier. Elles qui partageaient mes inquiétudes et joies.

 L'injection du traceur radioactif, cette vague de chaleur presque agréable qui envahit mon corps à l’injection, devient ensuite très vite un moment d’ angoisses. J’imagine et visualise le produit passer en mode tête dans mon corps, en mission "têtes de missiles" pour ne pas rater les cibles, mes potentielles cellules de cancer.J’ai réduit mon niveau de stress en faisant appel à mon mot magique «acceptation», me dire "heureusement c’est moi sur cette chaise, pas mes enfants ou mon mari chéri". 

J'écoute de la musique, pour me booster. Pink "Never gonna not dance again". C'est la danse, dans mon salon, ce jour là, pendant ma chimiothérapie qui m'avait aidé à prendre le dessus...Vous voyez, toute est lié...

Je savais que cette étape était nécessaire pour obtenir des images précises de ce qui se passait à l'intérieur de mon corps, pour ensuite battre et combattre ce qu’on aura trouvé.Mon ennemi. 

L'attente des résultats a été une épreuve en soi. L'idée de potentiellement recevoir de mauvaises nouvelles était terrifiante, mais je voulais connaître la vérité. J'ai demandé à parler au radiologue avant de quitter la clinique, pour avoir un aperçu de ce qui m'attendait. Finalement, lorsque le radiologue m'a annoncé que tout était normal, que les images ne montraient aucun signe de récidive, rien ne s’était «illuminé» sur les imagines.

 Une réaction en chaine d'émotions m'envahissent, les unes plus fortes que d'autres. Un poids énorme était levé de mes épaules, une pierre lourde tomber de mon estomac, la pression dans ma poitrine, la tristesse quitter mon cœur et fort intérieur . J'ai ressenti une joie intense, une gratitude infinie envers la vie, envers ceux qui m'entourent, envers le ciel. 

Je n'ai pas laissé passer l'occasion de célébrer la vie avec mes amis. 

Mon message, en particulier à mes compagnes de combat contre le cancer, est de rester vigilantes sur notre santé, de ne pas ignorer les signaux que notre corps nous envoie. Les rendez-vous médicaux ne doivent pas être négligés, et il est crucial de demander de l'aide dès que quelque chose semble inhabituel. 

Cette expérience m'a rappelé que même huit ans après, la vie continue à nous réserver des défis, des émotions fortes, mais aussi des moments de triomphe. 

Ainsi se poursuit mon histoire, avec ses hauts et ses bas, ses moments d'inquiétude et ses moments de joie. Merci de prendre le temps de la lire et de partager ces moments avec moi. Nous sommes toutes des survivantes, des guerrières, et nous continuons à avancer, ensemble.

Allez, on continue!

Commentaires
* L'e-mail ne sera pas publié sur le site web.