J'ai pu surmonter ma peur!

Si vous avez lu mes blogs précédents, nous nous connaissons déjà un peu mieux maintenant, et nous pouvons passer aux étapes suivantes, avec et pour vous, mes amis et héros. Si vous lisez cet article sans avoir lu les précédents, et que vous êtes comme moi, une survivante d’un cancer du sein, je pense ne pas avoir beaucoup à vous apprendre. Vous avez votre propre histoire et avons peut être les mêmes regrets. Si vous êtes parmi les heureuses élues, non touchées par un cancer du sein, j’espère mon histoire et mes pensées pourront vous aider à voir et apprécier les choses différemment. C’est l’occasion idéale pour moi, d’ouvrir ce chapitre avec et pour vous.  Avec du recul et en regardant en arrière, on ne se rend pas compte du manque d’estime et de respect que l’on peut avoir pour son corps lorsque tout va bien. Quand on en prend enfin conscience, c’est bien souvent lié à un événement un peu « grave » . Ou bien c’est beaucoup trop tard, avec des conséquences lourdes comme pour moi, et tant d’autres femmes. On ne se rend pas compte non plus, qu’en réalité, on détient les clés, on peut se protéger de ce mal qui frappe à notre porte. C’est presque magique comme cette conscience et ce respect de soi peuvent sauver des vies.  Nous, et nous seuls, pouvons empêcher cet ennemi de rentrer dans vies, simplement en « prenant conscience » et en ne sautant pas ce rendez-vous qui peut sauver notre vie. Je vous invite à suivre les recommandations qui vous sont données et faire ces examens de mammographie tous les 2 ans ! Et je vais continuer à répéter, encore et encore, tant que je vois mes amies, famille et collègues, sous-estimer l’importance de cet examen et se plaindre de la « compression », et tant que j’entendrais ces autres femmes, héros, se demander, pourquoi moi, pourquoi, POURQUOI j’ai annulé, pourquoi j’ai tardé… Pourquoi ne pas tarder? Vous trouverez surement les réponses dans mon histoire et en lisant les autres chapitres de de ma vie qui vont suivre dans la série « Connection avec Cecilia O » Alors, on y va : Je suis une survivante d’un cancer du sein. C'est incroyable comme cette maladie m'a changée et a donné naissance à une version 2.0 de moi-même, meilleure et plus forte. Cela n’a pas été une « belle aventure »  tous les jours, mais je vous promet que j’ai veçu énormement  de moments formidables, je me suis rencontrée « moi-même » et cela m’a permis de revalorisé les choses à leur juste niveau. Vous découvrirez ces choses par vous-même, ou grâce à quelqu'un qui vous guide et vous pousse à voir les choses différemment. Aujourd'hui, c'est devenu « ma mission » , tenter de vous préserver de mon voyage. Je donnerais beaucoup pour remonter le temps, remonter quelques années en arrière pour dire à la petite fille que j’étais, celle sur la photo, de « revoir sa copie »,  de prendre une autre décision. J’aurai voulu l'inspirer et de lui dire de prendre davantage soin d’elle et d’écouter son corps. Je donnerais beaucoup pour revenir en 2013, l’année ou j’ai décidé de repousser ce rendez-vous… J’ai la preuve aujourd'hui que cela aurait changé ma vie. Cela m'aurait évité de vivre la période la plus difficile de ma vie. Non seulement pour moi, mais aussi pour mon mari, mes filles, mes parents, ma sœur, mon frère, mes meilleurs amis.  Ceux qui m'aiment tant et qui me répétaient qu’ils pourraient mourir pour moi et à ma place. Nous ne réalisons pas assez tôt, à quel point nos proches nous aiment. On leur doit de prendre soin de notre corps. Pour mieux nous en rendre compte, inversons la situation : Nous sommes contrariés lorsqu’un de nos proche annule un rendez-vous chez le médecin, bien qu’il soit malade. Nous nous soucions d'eux, mais n’oublions pas, qu’ils se soucient aussi de nous ! Pour cela je pense que l’on se doit de se préserver.   Alors pourquoi faisons-nous de même avec notre examen de mammographie ? Pourquoi  repousser cet examen au lendemain, en invoquant toutes sortes d’excuses. Le travail, un rendez-vous chez le coiffeur, on se laisse déborder par les priorités de quelqu'un d'autre. Nous repoussons ce rendez-vous même si l’on sent et l’on voit que quelque chose ne va pas. Je le voyais dans le miroir. Repousser, détourner le regard, c'est simplement oublier que nous risquons notre propre vie. En oubliant, on écrase complètement le respect de ceux qui nous aiment, on risque de leur infliger une douleur et tristesse si forte. La technologie et les médecins sauvent des vies, mais nous sommes nous-même responsables de nos vies en premier lieu ! Je me suis complètent trompée sur les acteurs de la santé, c’est moi qui détient le rôle principal ! J'ai donc sauté ce rendez-vous médical, même si je sentais que quelque chose n'allait pas. Cela m'a coûté un an de traitements lourds puis 2 ans de reconstruction. Depuis, j’enchaine les bilans d’extensions, les contrôles. Je sais aujoud’hui qu'attendre  2 jours de plus, peut complètement changer la donne.  2 jours suffisent pour changer le grade du cancer, engendrer des métastases, et aussi jouer dans le choix de préserver vos seins plutôt que de le/les perdre complètement par mastectomie. Qu'est-ce que cela signifie réellement, à part les larmes et la peur ? Cela signifie en fait que votre vie a basculé et que le combat contre votre cancer devient votre travail à temps plein. Voici en quelques lignes mon propre protocole, avec la reconstruction: Environ 15 opérations, pour la plupart lourdes. 6 thérapies cellulaires, 30 radiothérapies, 5 ans de thérapie hormonale, environ 270 rendez-vous, des milliers d'euros de dépenses non planifiées, près de 3000 km de voyages entre les sites et les traitements, 9 technologies médicales dispersées sur plusieurs sites. J’ai dû répéter mon histoire encore et encore à cause de mes nombreux interlocuteurs. J’ai dû me déshabiller tellement de fois, exhiber ce corps meurtri, mes cicatrices à des étrangers pendant tous ces examens… encore… encore et encore. Et j’ai dû voir et essayer de rassurer tant de visages tristes. Ces visages, ces regards de désespoir, m’ont fait le plus de mal. Ces yeux et ces expressions quand vous devez annoncer ces mots à vos enfants et à votre famille : J'ai un cancer du sein. Je veux dire aux femmes, que vous devriez même ressentir un soulagement, accueillir et accepter cette « sensation » provenant de la compression du sein. Elle peut vous sauver la vie! Notre seuil de douleur augmentera naturellement avec l’acceptation et notre état d’esprit. Le corps et l'esprit réalisent des miracles ensemble! La perception de la douleur varie d’une femme à l’autre. La douleur de la compression peut générer un certain inconfort, mais ce n'est RIEN comparé à ce que vous ressentirez si vous suivez mon "mauvais" exemple et que vous vous retrouvez sur le chemin que j’ai dû emprunter. Si, en revanche, vous êtes en rémission ou que vous êtes en train de combattre un cancer du sein, je suppose que vous serez d'accord avec moi, que vous auriez probablement fait quelque chose de différent pour changer le cours des événements. Nous devons pousser chaque femme à prendre conscience d'elle-même, à prendre ses rendez-vous, à se faire dépister. Et nous devons être présentes pour chaque femme afin de la rassurer, de montrer que nous faisons tout pour qu’elle puisse avoir accès à l’information et l’armer face aux choix de sa vie, dont elle doit être actrice. Devenir actrice de sa vie et de sa santé a un impact positif sur le taux de survie et cela nous permet de mieux vivre les effets de nos traitements Et je saisque l’on peut transformer cet événement, lourd en conséquences, en quelque chose de nouveau et de plus beau. A votre tour de me rassurer, dites-moi que vous comprenez le « POURQUOI » de cet examen de dépistage. Ou faut-il que je me répète à nouveau ? 😊   Nous sommes toutes des Heros!  

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