La chimiothérapie - Serial killer

Pour une fois dans votre vie, vous serez heureuse de croiser le chemin de « serial killers ». Oui, oui ! Car c’est de cela dont il est question quand on parle de thérapie cellulaire. Dans mon cas, ils s’appelaient FEC 100 et Taxotere (docétaxel). Je les ai rencontrés 6 fois... toutes les 3 semaines. Rien qu’en mentionnant leurs noms, mon corps et mon cerveau réagissent instantanément. Je peux sentir l’odeur du sol sur lequel j’étais assise alors que ma gorge se serrait et que j’avais la sensation de descendre d’un grand-huit.  Leurs noms et leur rôle de « serial killers » n’inspirent pas vraiment confiance, mais ils sont devenus mes meilleurs amis. Ils tuent absolument tout sur leur passage. Je devais accepter et accueillir ces nouveaux amis dans mon corps... L’acceptation a changé mon état d’esprit et construit un mur de protection contre les effets secondaires (pesants, il faut le dire), ce qui m’a permis de me remettre sur les rails. J’étais nauséeuse, mais jamais plus que ça, et seulement pour une journée. On entend très souvent des femmes dire qu’elles se sentent vraiment mal pendant cette période. Je crois que le rôle que vous décidez de jouer a un impact sur les effets secondaires. C’est la raison pour laquelle j’ai conservé mon attitude « Je suis aux commandes ». . J’ai découvert certaines astuces qui m’ont aidée à minimiser les effets secondaires, comme boire de l’eau citronnée, sucer un glaçon ou manger des bananes. Mes médecins m’ont donné des pilules pour la digestion, de la vitamine D et des minéraux, etc. J’ai également cherché d’autres méthodes non-médicales axées sur le bien-être pour faciliter mon parcours. Turbans et plus encore J’ai également décidé de ne pas laisser à mon ennemi le plaisir de détruire mes ongles et mes cheveux. Il faut le dire, perdre ses cheveux est un choc. Mais j’ai contourné l’obstacle en agissant avant le traitement. J’ai donc commencé par couper mes cheveux assez court. Environ 10 jours après mes traitements, soit le délai généralement admis, j’ai commencé à perdre mes cheveux. J’ai alors dit à mes filles : « L’heure est venue, mes puces ! Je vais vous laisser quelques minutes, et quand je sortirai de la salle de bains, maman n’aura plus de cheveux ! ». J’ai ri, j’ai plaisanté avec elles... et je crois que c’est ce qu’il fallait faire. Elles m’ont attendue derrière la porte, et quand je suis sortie avec le crâne rasé, elles étaient amusées et étonnées, et m’ont dit à quel point elles trouvaient leur maman belle et forte.  Je me suis également acheté une perruque, des chapeaux et des turbans avant de perdre mes cheveux. Je voulais garder une longueur d’avance aussi à cette étape-là. J’ai trouvé une perruque avec la même coupe que celle que j’avais avant.  Et devinez quoi ?  Ce n’était plus moi, alors je ne l’ai jamais portée. Je me trouvais très belle avec des foulards et des boucles d’oreille. Je me sentais moins malade sans cheveux artificiels. Néanmoins, certaines femmes ne peuvent pas vivre sans cheveux. Vous déterminerez ce qui vous convient le mieux. Simplement, préparez-vous afin de pouvoir faire votre choix lorsque vous vous sentez encore bien dans votre peau. À chaque douche, j’ai continué de laver ma tête comme si j’avais des cheveux. Il est important de stimuler les follicules pileux pour aider vos cheveux à repousser. Parce qu’ils repousseront ! Quelques jours après la fin de votre thérapie cellulaire, ils repousseront. Ils ne ressembleront peut-être pas à vos cheveux d’avant, mais qu’importe ! Ce sera toujours ça. J’ai aussi fait en sorte d’avoir l’air « vivante » avec mes enfants et mon mari. Cela passe par du maquillage, des boucles d’oreille, des foulards. Rarement du parfum, car je suis devenue plus sensible.  Le parfum était banni de la maison. Je faisais également mes ongles tous les jours, avec un vernis à ongles qui contient du silicone, conçu pour protéger les ongles contre les rayons UV et les effets de la thérapie cellulaire. Cela m’a aidée à ne pas les perdre et à ne pas les voir devenir noirs à cause des médicaments. Certains hôpitaux proposent des casques et des gants réfrigérés. Je dois dire qu’ils ne sont pas très agréables à porter, mais ils peuvent être bénéfiques si votre protocole est léger. Personnellement, je n’en ai pas demandé. C’était plus simple à gérer sur le long terme.  En outre, je participais à un programme d’injections de Neulasta pour booster la production de globules blancs, qui sont tués avec les cellules cancéreuses pendant la thérapie cellulaire. Cette partie-là est délicate, je l’avoue. Mon conseil : demandez à recevoir les injections le soir et allez vous coucher. Vous aurez l’impression d’avoir une grosse grippe pendant 12 heures. Mais juste après, vous serez de nouveau sur les rails pour 3 semaines, jusqu’à la prochaine injection. Pendant ces périodes de répit de 3 semaines, je passais de super moments.  Je jouais dehors avec les enfants, je recevais des amis, je faisais du sport tous les jours pour suer et éliminer la « saleté ». Je faisais la fête (sans alcool, bien sûr), j’organisais des pique-niques au bord de la mer, j’ai visité quelques villes en Europe et je planifiais l’« après ». Pendant ma thérapie cellulaire, j’ai même fait une séance photos.  Ma meilleure amie est venue, et je lui ai demandé de traduire en photo ce que je ressentais à l’intérieur. Aujourd’hui, j’ai des photos géniales, seule, et avec ma famille. Ça a été une formidable thérapie pour accepter la situation. La vision de ce corps androgyne est étrange, mais tellement extraordinaire en même temps. Quand je regarde en arrière, je me dis que mon corps était une véritable œuvre d’art.    RENFORCEZ VOTRE CORPS Pendant une thérapie cellulaire ou hormonale, faire du sport et transpirer aide à minimiser les problèmes de poids tout en réduisant les effets secondaires du type nausées, fatigue, etc. Les douleurs dans les articulations et les muscles sont la principale raison pour laquelle certaines femmes disent se sentir mal et vouloir arrêter leur traitement hormonal. Il faut absolument l’éviter, car cela les expose à une réapparition de leur cancer et réduit leurs chances de guérison. Transpirer me donnait l’impression d’évacuer tout ce qui était « sale » en moi, comme si chaque goutte qui coulait sur mon front contenait les cellules de mon ennemi. À moins d’avoir déjà été opérée, je vous conseille de faire de même. Si vous n’avez pas encore été opérée, vous aurez un large choix d’activités. Quand on m’a dit que 3 sessions d’exercices de cardio par semaine avaient le même effet sur mon ennemi qu’une injection dans le cadre de ma thérapie cellulaire, je peux vous assurer que ma motivation était au top ! Vous êtes l’œil du tigre. Renforcez ce corps et boostez votre mental de championne pour le reste de votre parcours ! Merci de m’avoir lue, vous êtes toutes mes héroïnes !  

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